La fatigue du lycéen

Chaque lycéen que j’accompagne se plaint de sa fatigue. Écoutons cette fatigue, et aidons-le à mieux gérer son temps…en lui posant les bonnes questions.

« Tu as vu l’heure à laquelle tu te couches ! »

C’est sûr, quand l’ado se couche à des heures indues et traîne des pieds au moment de se lever, on a bien envie de revenir quelques années en arrière, quand on décidait encore de l’heure de coucher, qu’on éteignait la lumière et qu’on s’assurait de ses ronflements à 21h… Mais l’ado est souvent un oiseau de nuit, capable de vivre en tel décalage que la journée, c’est le jetlag !

Il y a cependant une question importante à lui poser : combien d’heures de sommeil te sont nécessaires pour te sentir bien ? À lui de calculer et de réfléchir à une heure de coucher plus adaptée à ses besoins. A savoir, un adolescent s’endort en moyenne 2 heures plus tard qu’un enfant, mais il a encore besoin de 8,5 à 9,5 heures de sommeil (source https://www.college-de-france.fr/media/stanislas-dehaene/UPL1489204065771701647_CDF_13nov2014_Strauss.pdf)

Parents, vous le savez bien : on n’impose rien à un ado, on s’arrange, on le convainc. L’heure du coucher doit donc être négociée, de façon à ce que l’adolescent se sente maître de son temps, de son corps aussi. L’inviter à réfléchir à ses besoins, et lui laisser le temps d’y réfléchir, lui permettra de modifier son rapport à la montre : être décisionnaire est un besoin psychologique basique pour le futur adulte.

« Pourquoi tu te couches aussi tard ? »

Mais il y a tellement de bonnes raisons de se coucher tard ! Netflix, YouTube en font partie… Attention à ne pas céder aux écrans dans la chambre : le plus simple reste d’éviter le conflit, en posant des règles claires. Les adolescents restent des enfants, ils ont besoin d’un cadre. Aussi agaçant soit-il, le cadre rassure. Les familles dans lesquelles le problème des vidéos en pleine nuit ne se pose pas sont les familles où les téléphones sont consignés avant l’heure du coucher.

Il existe aussi des solutions « externes », comme le contrôle parental. La gestion de la durée de connexion est offerte par certains opérateurs : quand le signal wifi n’émet plus au bout d’un temps de connexion limité, ce n’est plus vous qui confisquez le wifi, c’est votre adolescent lui-même qui se confronte à la limite. Plusieurs possibilités de contrôle parental s’offrent à vous, et ce qui est intéressant, c’est d’inviter votre enfant à décider des modalités de ce contrôle avec vous : à quelle heure faut-il stopper les écrans d’après toi ?

« C’est pour ton bien que je te dis ça ! »

Cette phrase-là … un.e ado n’aime pas ! Faut-il l’en blâmer ? Quand on m’impose de ne pas manger de chocolat « pour mon bien », je n’ai qu’une seule envie : finir la tablette !

Pourtant, le sommeil est indispensable, et il doit être de qualité. Nous, parents, éducateurs, nous le savons : mais les jeunes n’en ont pas forcément conscience.

Posez donc la question à un.e adolescent : pourquoi est-il important de dormir ? Nul doute qu’il ou elle vous répondra : « pour se reposer, pour être en forme ».

Vous pourrez alors lui expliquer que pendant notre sommeil :

  • les muscles se détendent,
  • on brûle des calories ! surtout quand on fait du sport régulièrement, car les muscles continuent de brûler de la graisse alors même qu’on dort !
  • on trie les informations accumulées au long de la journée : on ne garde que l’essentiel, on oublie ce qui n’est pas indispensable (on fait de la place dans sa mémoire !)
  • on augmente donc ses capacités de mémorisation et de compréhension
  • on augmente ses capacités d’attention et de concentration
  • on limite le risques de maladie, et notamment de troubles psychologiques.

Les lycéens sont fatigués.

C’est une réalité. Et leur fatigue influe directement sur leur moral, et sur leurs résultats. Les cours qui commencent à 8 heures du matin sont un véritable non-sens pour eux. Quelle solution alors ? Pour les parents, pas d’autre choix que de les laisser se reposer le week-end, et de veiller à un rythme de vie sain. Une activité physique régulière, un apport en vitamines et magnesium : si votre ado est fatigué.e, il serait intéressant de consulter un médecin pour que celui-ci conseille à votre place votre enfant. On a parfois besoin d’une médiation pour que les bons conseils soient entendus !

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Photo by Doğukan Şahinon Unsplash

Un calendrier de l’Avent bienveillant

Pourquoi pas cette année, au lieu (ou en plus) des chocolats, glisser des petits mots à votre enfant dans son calendrier de l’Avent ?

Voici ce que j’ai choisi de faire pour mes garçons. Ce n’est qu’un exemple ! Mais l’idée est facile à mettre en place, et peut plaire même aux plus grands !

Un calendrier de l’Avent diy pour mes enfants

Voici quelques idées de petits mots pour vos ados :

  • Je suis fier d’être ton papa
  • Tu m’étonnes chaque jour
  • Tu grandis tellement bien !
  • La vie sans toi, ce ne serait pas aussi bien
  • J’ai confiance en toi

Vous pouvez aussi jouer à placer des privilèges à la place des mots doux. Bien sûr, les privilèges sont à adapter à l’âge de votre enfant, mais le plus amusant, c’est de surprendre votre ado ! Voici quelques idées :

  • Bon pour un massage des pieds
  • Bon pour un film en famille
  • Bon pour un jeu vidéo parent vs enfant
  • Bon pour préparer le dîner
  • Bon pour commander une pizza

Vous l’avez compris, une feuille, un stylo, de l’imagination, une bonne dose d’humour et surtout beaucoup d’amour, et voilà le calendrier de l’Avent bienveillant prêt à rendre ce prochain mois plus tendre et motivant !

En cadeau, le fichier prêt à imprimer et à compléter avec vos bonnes idées !

Votre enfant a un livre à lire !

Je m’adresse ici aux parents des enfants qui ne sont pas des rats de bibliothèque, et qui ont du mal à encourager leur enfant à lire le livre pour le collège ou le lycée.

Les conseils généraux que je vais donner ici peuvent convenir dès la sixième, et bien sûr continuer au lycée.

A quoi servent les lectures imposées ?

Cela peut sembler contradictoire en effet : pourquoi « imposer » des livres à lire et se plaindre ensuite que les élèves ne veulent plus lire ! La lecture « plaisir » s’accommode peu de ces obligations … et encore moins des évaluations !

Si votre enfant a le goût du débat, nul doute qu’il vous a déjà servi cet argument pour repousser encore à demain la lecture du fameux « bouquin ». Comment lui répondre alors ?

Il faut savoir que les programmes scolaires imposent des livres … et n’en imposent pas. Le plus souvent, c’est l’enseignant de votre enfant qui a choisi des titres qui lui semblent convenir au travail mené en classe. Il est plus pratique pour le bon fonctionnement du cours que tous les élèves aient lu le même livre pour pouvoir ensuite travailler mieux ensemble.

Les programmes exigent que des thèmes soient étudiés, et ils fournissent pour cela une liste de livres qui répondent aux exigences nationales. Ces listes, vous pouvez les trouver ici pour les primaires et les collèges. Au lycée général et technologique, le programme de lectures est plus reserré et plus exigeant … voilà pourquoi il ne faut pas renoncer à aider nos enfants à cet âge-là ! La lecture au lycée n’a rien d’évident !

Souvent les professeurs proposent des lectures libres : les livres sont choisis au CDI, ou parmi une liste plus « fun ». Cela n’empêche pas les difficultés de lecture.

Comment aider son enfant à lire un livre difficile ?

Je vous dirais bien de lire le livre aussi… mais j’ai conscience que tout le monde n’en a pas le temps ! Et puis, moi-même, je traînerais des pieds si j’avais à relire des classiques qui m’ont causé tant de difficultés. Pourtant, on ne lit jamais deux fois le même livre, et les mots qu’on a compris plus jeune, prennent un sens plus profond quand on est devenu parent !

Pas le coeur à relire toute la Comédie Humaine ? Soit … alors pourquoi pas feuilleter le roman de votre enfant, et lire à voix haute quelques passages qui vous plaisent, pour encourager votre enfant à discuter avec vous du roman ?

Pour les duos parent-enfant plus motivés, on peut aussi envisager que l’un ou l’autre fasse la lecture à voix haute (pendant qu’on coud des masques, ou qu’on classe les factures !). Daniel Pennac en parle dans son livre Comme un roman : NON ! la lecture à voix haute ne doit pas s’arrêter au moment où l’enfant apprend à lire de lui-même ! Ne cessons pas de partager ces moments précieux autour d’histoires…

Autre alternative : le livre audio ! Ecouter A La Recherche du Temps Perdu pendant qu’on cuisine est bien plus motivant que tenir le pavé dans ses mains dans son lit au moment du coucher. Quelques livres sont disponibles sur YouTube, pas toujours de la meilleure qualité c’est vrai (il faut chercher…) ; autrement, l’offre des livres audio augmente considérablement ces derniers temps, et c’est un atout pour nos jeunes étudiants !

Comment motiver son enfant à lire un livre ?

Le problème n’est souvent pas le livre … mais le manque de motivation de l’enfant. Et là, on se heurte à un mur d’indifférence quand on propose, malgré tous les efforts du monde, un beau roman. Il faut dire que les lectures sont imposées à l’âge où l’enfant se rebelle, rejette un peu vite ce qui vient de l’adulte… Et c’est Zola qui en pâtit !

Alors … chut ! Trichons ! D’abord, « découpons » le livre : combien de pages ? En combien de jours ? Et puis, cherchons un résumé chapitre par chapitre : tu lis le chapitre 1, je te fournis le chapitre 2, etc.

Il y a aussi les « annales » et tous les ouvrages d’analyse : il fut un temps où les professeurs voyaient cela comme de la triche… Aujourd’hui, quel professeur n’encouragerait pas la lecture d’un document bien fait qui donne de bonnes clefs de lecture ? Non, ce n’est pas vraiment tricher, à condition que votre enfant aille lire les passages qui sont mentionnés.

Comment répondre à son enfant qui râle quand il doit lire un livre ?

Ce qui compte, c’est d’accepter la difficulté de la lecture, de reconnaître que lire un livre imposé n’est pas très motivant, mais cultiver le goût du challenge par des petites récompenses, en espérant que les premières pages lues, votre ado ou presque-ado se prendra au texte et lira de lui-même.

Ce qui compte, c’est de dialoguer sur la lecture, et de tenir un discours optimiste : lire n’est pas toujours une partie de plaisir, mais finir un livre difficile … quelle fierté !

Pour continuer la réflexion sur le rôle que vous, parent, vous pouvez jouer, je vous ai concocté une petite check-list sur la lecture d’un livre imposé ! C’est à télécharger, et c’est gratuit !